Pointer une parabole fixe

Seul le cas d’une antenne fixe, pouvant comporter une ou deux têtes, communément appelées LNB ou convertisseurs, est abordé volontairement ici. Nos conseils sont valables aussi bien dans le cas d’une réception analogique que dans celui d’une réception numérique, les principes de réglages étant similaires.

Seul le cas d’une antenne fixe, pouvant comporter une ou deux têtes, communément appelées LNB ou convertisseurs, est abordé volontairement ici. Nos conseils sont valables aussi bien dans le cas d’une réception analogique que dans celui d’une réception numérique, les principes de réglages étant similaires. L’installation d’une antenne parabolique destinée à la réception satellite demande de la méthode. Celle-ci peut être facilitée par un petit accessoire qu’est le pointeur satellite. 

Les bricoleurs doivent être nombreux en France, vu tous ceux qui souhaitent réaliser eux-mêmes la pose d’une antenne. Cela est tout à fait possible, dès lors que l’on est effectivement un « minimum manuel ». Deux phases distinctes sont à mener à bien : la fixation solide de l’antenne, car il ne faut jamais oublier l’aspect sécurité, puis son orientation correcte, c’est-à-dire son pointage. Un installateur qualifié doit normalement être muni d’un appareil de mesure lui permettant de mener à bien son installation à la fois rapidement et efficacement. Cet appareil est un « mesureur de champ » adapté aux fréquences utilisées en réception satellite et la plupart du temps muni d’un écran de contrôle permettant de visualiser sur place la qualité de l’image reçue. Il n’est nullement besoin d’installer une antenne de réception satellite au point le plus élevé d’une habitation, c’est-à-dire sur une toiture ou une cheminée. Il suffit d’ailleurs de penser aux altérations que peuvent provoquer les produits de combustion si cette cheminée est active... Il est bien sûr des cas où cette solution est la seule possible, si les considérations qui suivent ne sont remplies que sur le toit. Tous les satellites de télécommunications géostationnaires sont situés à environ 36 000 kilomètres au-dessus de l’Équateur, c’est-à-dire, pour la plupart des lecteurs qui se trouvent dans l’hémisphère Nord, vers le Sud. Il faut donc être en mesure de « voir » le Sud depuis le point où l’antenne doit être installée, avec un dégagement supérieur à environ 30 degrés par rapport à l’horizontale. 

Installée en terrasse, au sol, sur le toit...
En gardant cette visée, appelée élévation, il faudra ensuite pivoter vers l’Est ou l’Ouest, suivant le satellite à recevoir, 19° Est pour Astra, 5° Ouest pour Télécom 2B/2D, etc. C’est l’azimut. On peut s’amuser à trouver des points qui satisfont à ces deux conditions, que sont l’élévation et l’azimut, et qui risquent de faciliter grandement la pose de l’antenne, comme une terrasse, un mur, un balcon, à condition de ne pas empiéter sur le domaine public, sous l’avancée d’un toit, protégeant ainsi l’antenne des intempéries, et pourquoi pas le sol, qui doit être rigide, dans la mesure, bien sûr, où l’accès est privatif. Il faut aussi penser à la longueur de la liaison avec le démodulateur. L’expérience montre que celle-ci peut atteindre 30 à 40 mètres, à condition d’utiliser un câble coaxial de bonne qualité. Les talents de bricoleur doivent s’exprimer à ce moment-là, car il faut installer un support vertical, capable de soutenir sans dommage l’antenne acquise. La verticalité du mât doit être très rigoureuse, surtout lorsqu’il s’agit d’une antenne motorisée. Pour cela aidez vous d’un fil à plomb. En respectant ce point, il sera plus facile d’utiliser les graduations qui existent sur un grand nombre de montures. Si le point d’installation choisi est accessible, il sera tout à fait recommandé, pour le réglage de l’antenne, de disposer, à proximité et de manière visible, d’un téléviseur raccordé au démodulateur. Dans ce cas, il suffira de relier le LNB au démodulateur, avec la longueur de câble définitive, pour éviter les mauvaises surprises. Une image qui était « bonne » avec 2 mètres de câble ne l’est plus forcément avec 40. 

Repérer le Sud avec une boussole
Si cette disposition n’est pas possible, il faudra un témoin qui reste devant le téléviseur, afin de s’assurer que l’image présente corresponde au satellite désiré. Le pointage peut être réalisé avec un minimum de temps, du moment que l’on dispose du matériel nécessaire à portée de main. Une boussole permet le repérage approximatif du Sud, de manière à positionner tout aussi aléatoirement l’antenne dans la direction du satellite choisi. Si c’est Télécom 2B/2D, à 5° Ouest, il faudra se situer près de cette valeur. Attention, ces 5° sont relatifs au méridien 0, dit de Greenwich, passant en France dans la région de Bordeaux. Dans la région de Marseille, l’on se trouve à environ 6° à l’Est de ce méridien, ce qui veut dire que les 5° Ouest en feront un peu plus. Azimut et élévation 
L’Azimut (AZ) donne la direction d’orientation de la parabole par rapport au Nord. Il donne toujours une direction proche de 180° sur une boussole, c’est-à-dire au Sud. À l’angle calculé, il y a lieu normalement d’apporter les corrections, dues à la déclinaison magnétique, qui, sur un compas ou boussole, ne possédant pas ce réglage nécessaire, induit une petite erreur de direction. La déclinaison magnétique représente l’écart de direction entre le Sud magnétique et le Sud géographique, un écart qui varie en fonction du lieu géographique. 
L’Élévation (EL), appelée également site, est l’angle entre la direction de l’axe de l’antenne et l’horizontal. Il donne l’élévation de l’antenne et fournit une indication précieuse pour vérifier, au moyen d’un simple rapporteur, qu’aucun obstacle ne puisse empêcher la réception. On doit s’assurer d’un dégagement total au-delà de 25° au-dessus de l’horizon, pour permettre la réception de tous les satellites, sauf cas particuliers aux extrêmes Est et Ouest (Panamsat 1 à 45° W, par exemple), situés beaucoup plus bas. 


Cette différence n’est pas gênante dans la mesure où l’angle d’élévation aura été reporté sur la monture de l’antenne. Pour cela, il faut se servir de la notice jointe à la parabole qui permet de déterminer cet angle en fonction du satellite choisi et du lieu de résidence. L’antenne est maintenant fixée, mais non bloquée. Ceci est important pour pouvoir balayer de part et d’autre de la position 5° Ouest. Pour être clair, entre 0 et 20° Ouest. Si l’angle d’élévation est correct, on doit inévitablement obtenir une image, pour peu qu’un canal ait été choisi sur ce satellite et que la fréquence d’OL du LNB soit compatible avec la programmation du démodulateur. S’il n’y a rien, il va falloir modifier légèrement d’un degré au plus l’angle d’élévation, en plus ou en moins par rapport à la valeur initiale. Il faut alors répéter le balayage pour chaque valeur modifiée pour voir inévitablement l’image apparaître. 

Passer d'un satellite à l'autre
Pour ceux déjà équipés, qui aimeraient simplement changer de position satellitaire, par exemple passer d’Astra à Hot Bird, il suffit de sélectionner une fréquence et une polarisation communes aux deux satellites, (voir tableaux mensuels des fréquences dans Télé Satellite). Reste à bouger légèrement de quelques centimètres, par petite touche, la parabole vers la droite (vers l’Est pour aller du 19 au 13° Est). Les deux satellites ayant une élévation sensiblement identique, l’image apparaîtra. Une fois l’image désirée présente, il faudra optimiser la position qui donne le meilleur résultat (élévation puis azimut). C’est là où peut intervenir le pointeur satellite, si un téléviseur ne sert pas de témoin à côté de l’antenne. Certains démodulateurs délivrent une tension de CAG. Il suffit alors de connecter un câble comportant deux fils sur cette sortie et un voltmètre à l’autre extrémité. Ce voltmètre indique une tension qui, en général, doit être la plus petite possible, pour une réception optimale. Le pointeur satellite est généralement à intercaler dans le câble alimentant le LNB (fiches F). Il comporte deux dispositifs : une échelle graduée lumineuse, donnant le niveau du signal reçu, et un signal sonore de fréquence variable. Plus le son est aigu, meilleur est le signal. Un commutateur à trois positions permet de choisir soit l’indicateur visuel, soit les indicateurs visuel et sonore, soit la mesure de la tension d’alimentation du LNB par une autre échelle graduée 12 - 15 - 18 volts. Un potentiomètre permet d’ajuster la sensibilité. Une prise permet aussi l’utilisation d’un voltmètre extérieur. 

Supports pour double-tête
Muni de cet accessoire, il reste alors à obtenir le maximum de signal en jouant très lentement sur l’élévation et l’azimut. Il faut garder l’œil sur l’indicateur de signal au moment de serrer définitivement les boulons de fixation. Il est possible que les contraintes mécaniques modifient les réglages. Il faut alors reprendre, en tenant compte du serrage. L’antenne doit être maintenant parfaitement pointée. Concernant le pointeur d’antenne, il est évident que cet accessoire, vendu autour de 600 francs, ne peut être aussi précis qu’un mesureur de champ professionnel. Cependant, testé en dépointant volontairement une antenne de 85 centimètres et en la repointant avec son aide, en utilisant un voltmètre digital de précision connecté à la prise du pointeur d’antenne, le résultat obtenu fut parfait. Ce pointeur d’antenne peut avoir une autre application, en cas d’utilisation d’un positionneur d’antenne non autofocus. Il permet, en insérant cet accessoire avant l’entrée d’antenne du démodulateur, d’optimiser les positions des différents satellites avant leur mémorisation. Avec deux satellites Astra 19°/ Hot Bird 13°, non co-positionnés, travaillant dans la même bande de fréquence et situés à 6° l’un de l’autre, ou deux Eutelsat 13°/ 10° ou 16°, Télécom 2A-2B/2D, à 3° d’écart, les constructeurs ont mis au point toute une gamme de doubles-têtes, faciles à utiliser. Il existe également des « doubles-têtes » fonctionnant sur Astra /Hot Bird permettant de recevoir sur un seul câble les signaux des deux satellites. La commutation entre les deux têtes se fait par commutation DiSEqC, la commutation H/V par le 13/18 V et la commutation bande haute/bande basse par le 22 kHz. Ces doubles-têtes sont particulièrement bien adaptées à la double réception Hot/Bird Astra en numérique sur une parabole de 80 cm, à condition, bien entendu, que le terminal puisse gérer la commutation DiSEqC entre les deux satellites. Avec ce modèle de double-tête, le réglage est particulièrement simplifié puisqu’en recevant un satellite vous captez automatiquement le second... Tous les conseils de pointage présentés sont facilités en réception analogique car il est possible de voir une image (ou du bruit !). Mais en numérique, l’écran reste noir tant que la réception n’est pas bonne : il est donc nécessaire, en l’absence de réception analogique, de disposer, pour pointer l’antenne d’un instrument électronique permettant de repérer le signal. Cet instrument est intégré sur de nombreux terminaux numériques dans la rubrique « pointage » du menu d’installation sous forme d’un « bargraphe ». Mais attention, le temps de réaction du bargraphe n’est pas immédiat : il faut donc bouger la parabole très lentement et attendre patiemment le résultat avant de changer le pointage et de poursuivre la recherche. C’est pourquoi il est préférable, en réception numérique, de faire appel à un professionnel équipé d’un mesureur de champ pour réception numérique, qui pourra pointer précisément la parabole et bien régler le ou les convertisseurs afin d’éviter les phénomènes de contre-polarisation.